Une métaphore (et un article) à l’honneur de la revue Esprit
Référence : François Meunier, « Les multiples
facettes du pacte de compétitivité », Esprit, décembre 2012, p. 93-102,
notamment p. 97.
Ma lecture de l’article de François Meunier, personnalité
favorable à un authentique « choc de compétitivité » pour la France,
a été interrompue par la rencontre d’une intéressante métaphore.
Je cite en entier le passage intitulé « Chine ou
Allemagne » (p. 97) :
On entend dans la bouche des adversaires du choc de
compétitivité le raisonnement suivant : « Pensez donc, il est absurde
de vouloir réduire le coût du travail en France : celui de la Chine est
dix fois moins élevé. Comment voulez-vous les battre ? Notre seule issue,
c’est d’investir dans l’innovation et la productivité. »
C’est un sophisme à détruire absolument. La compétitivité ne
se joue pas deux à deux, France contre Chine, ou Allemagne contre Chine, ou
France contre Espagne, etc. Il s’agit d’une relation multilatérale qui engage
l’ensemble des pays. Si l’Allemagne a une meilleure compétitivité que la
France, elle saura compenser
l’agressivité chinoise en étant meilleure que la France sur les marchés tiers,
c’est-à-dire en lui prenant des parts de marché, y compris sur son propre
marché. C’est la parabole de l’ours et des chasseurs. Quand l’ours se retourne
et va manger les chasseurs, l’essentiel n’est pas de courir plus vite que
l’ours ; c’est de courir un peu plus vite que le chasseur qui court le
moins vite.
Le sujet du moment est plus l’Allemagne que la Chine. Il est
rageant de lre que le solde agroalimentaire entre l’Allemagne et la France,
pays aux atouts agricoles qu’on croyait bien assis est désormais à l’avantage
de l’Allemagne.
En ce qui me concerne, je trouve la « parabole »
de l’ours et des chasseurs d’une grande délicatesse, d’une grande élévation
morale… J’irais jusqu’à dire qu’elle ne peut venir que d’un homme d’Esprit.
Bravo, François Meunier !
Création : 3 février 2013
Création : 3 février 2013